Quelques textes
             
            (paroles de chansons, poèmes, fables...)
L'intrus
chosalires (2014)




Comme un rossignol chante
Perché sur un crassier
Comme fleurit une plante
Sur une terre polluée
Le poète est un intrus
                En liberté…
 
Comme un enfant qui court
Dans un terrain miné
Comme ceux qui trouve l’Amour
Dans un monde sans pitié
Le poète est un intrus
     En liberté…
 
Comme une fille qui sourit
Au milieu des barbares
Comme ceux qui rêvent et prient
Alors que c’est trop tard 
Le poète est un intrus
              En liberté…

Comme enchantent les mots
Dans un monde sans culture
Comme un coquelicot
Pousse à travers un mur
Le poète est un intrus
     En liberté…
 
Comme une étoile qui luit
Sur  un noir horizon
Comme l’oiseau fait son nid
Sur le toit d’une prison
Le poète est un intrus
     En liberté…

Les radeaux de la méduse
chosalires (2014)


Aujourd’hui rien ne nous méduse
Aujourd’hui rien ne nous émeut
Et les radeaux de la méduse
Sombrent sans bruit dans la grande bleue.
 
Des rejetés, même de chez eux
Qui viennent en innocentes hordes
Vers ces pays bénis des Dieux
Où toutes les poubelles débordent.
 
Des hommes, des femmes et des enfants
Qui n’ont en tout dans leurs valises
Qu’un peu de sable tâché de sang
Et comme but une terre non promise.

Des hommes, des femmes, même des enfants

Des va-nu-pieds, des va-nu-cœurs
Des sans fortune, des sans valeur
Tout sauf un bon investissement.
 
Comme nous ne savons pas qu’en faire
Nous décidons de ne rien faire
Et nous bronzons en bord de mer
Au pied d’un joli cimetière…



                          Conjugaison 1
chosalires (2014)


 
                         JE suis né à Kaboul
                            TU es né à Paris
                       IL est né à Mossoul
                   NOUS sommes nés loin d’ici
                 VOUS, vous êtes nés en France
                  ILS n’ont pas eu cette chance
 
                      Nous naissons inégaux
                   Certains, dés la naissance
                 Portent de lourds fardeaux…



 Chaque jour est une vie
chosalires (2014)

 
Chaque jour est une vie
Nous naissons chaque matin
Nous mourrons chaque soir
Vivons donc aujourd’hui
Sans attendre demain
Savourons chaque journée
Car chacun de nos jours
Peut être le dernier
Chaque jour est une vie
Et quoiqu’elle nous réserve
La vie n’a pas de prix
Et sa durée est brève.


  Petits fils d’Abraham
chosalires (2014)


 Petits fils d’Abraham
 Faites taire les armes
Vos enfants et vos femmes
Ont trop versé de larmes.
Petits fils d’Abraham
Vous êtes frères par les âmes
Vous avez le même Père
Vous avez la même terre
Petits fils d’Abraham
Cessez ces guerres infâmes
Ne laissez pas l’espoir
Disparaître à jamais
La plus grande des victoires
C’est de gagner la paix.
 Petits fils d’Abraham
Faites taire les armes
Vos enfants et vos femmes
Ont trop versé de larmes.


 Optimiste
chosalires (2014)

 
Qu’on ait de la chance ou qu’on n’en ait pas
Qu’on soit heureux ou qu’on soit triste
Chacun son lot, quoiqu’il en soit
Ça n’coûte rien d’être optimiste
 
Qu’on croit au ciel, qu’on n’y croit pas
Qu’on sache ou pas si Dieu existe
Peu nous importe, dans tous les cas
Ça n’coûte rien d’être optimiste
 
Qu’on espère encore en demain
Ou qu’on ait l’âme en bout de piste
Même au bout du bout du chemin
Ça n’coûte rien d’être optimiste
 
Qu’on ait du bonheur dans les yeux
Ou bien du malheur qui persiste
Même quand on n’a pas de ciel bleu
Ça n’coûte rien d’être optimiste

Qu’on court, qu’on vole, qu’on rie, qu’on chante

Ou bien que la tristesse persiste
Même quand le désespoir nous tente
Ça n’coûte rien d’être optimiste
 
Qu’on soit libre ou bien en prison
Sur la bonne ou la mauvaise liste
Gardons espoir, de  toute façon
Ça n’coûte rien d’être optimiste
 
Ça n’coûte rien d’être optimiste
Et ça peut même rapporter gros
Ça rend nos cœurs moins égoïstes
Et notre monde tellement plus beau…

L’humour
chosalires (2014)

 
« Quand on est con, on est con »
Chantait Brassens
Il aurait pu ajouter :
« Quand on est con, on n’a pas d’humour »
Car plus on est con, moins on a d’humour
Il faut donc cultiver et pratiquer l’humour
Même l’humour con, ça va de soi
Faites l’humour, pas la guerre !
Comme tout le monde l’a remarqué
                        (à part les cons)
Humour ressemble à Amour
Un monde sans humour ressemble
            A un monde sans Amour
Imaginez un monde sans Amour …
Bonjour les dégâts
Donc, ayons de l’humour
Mais attention, avoir de l’humour, ce n’est pas
Seulement se moquer des autres
C’est aussi se moquer de soi et surtout accepter
            que les autres se moquent de soi
Et si l’humour est souvent vache, ce n’est pas
            surprenant « qui aime bien charrie bien »
Et l’humour mou ne fait rire personne…
L’humour, c’est l’esprit, la paix, la tolérance
            Et même la santé
Il faut rire pour vivre et non vivre pour faire
            La gueule
L’humour est l’avenir de l’homme
Alors, pour l’humour de Dieu
Rions mes frères !


Auschwitz
chosalires (2014)

 
Auschwitz
Soixante dix ans déjà
Qui s’en souvient ?
Quelques survivants…
Qu’en reste t-il ?
Quelques images en noir et blanc…
Des graffitis, des monuments
Les restes d’un sinistre camp
Qu’on visite avec la nausée
Mais toujours pas d’explications
Pour expliquer l’inexplicable
L’industrialisation
Pour détruire hommes, femmes et enfants
Sans la plus petite des pitiés
Avec une efficacité
Qui glace le sang
Jamais l’humain n’était descendu aussi bas

Pardon
Pardon à ceux partis par les cheminées
            Ou d’autres façons
Pardon aux survivants
            Aux descendants
                        Pardon à l’humanité
Pardon de n’avoir pas vu,
            Pas su, pas pu, pas été là
Pardon même si on n’existait pas
Si on avait été là, aurait-on empêché ça ?
Pardon surtout pour tous les cons
Qui seraient capables de recommencer
            Aujourd’hui ou demain
Auschwitz, soixante dix ans déjà
            Pourvu qu’on n’oublie pas…



S O S
chosalires (2014)

 
Nous héritâmes de la terre
Que nous confièrent nos pères et mères
Nous héritâmes mais pour quoi faire ?
Une terre d’asile ? Un cimetière ?
Sauve la terre !  Ô  Sauve la terre !
 
Nous consommons tant d’énergie
Tant de ressources sont taries
On use, on souille et on gaspille
On ne respecte pas la vie
Sauve la vie !  Ô  Sauve la vie !
 
Nous sommes de plus en plus malins
Pourtant toujours aussi crétins
Et nous crachons sur les chemins
Que d’autres emprunteront demain
Sauve l’humain !  Ô  Sauve l’humain !

Nous sommes de plus en plus nombreux
Nous vivons de plus en plus vieux
Sous un ciel de moins en moins bleu
Et sur une planète qui prend feu
Sauve qui peut !  Ô  Sauve qui peut !
 
Nous produisons tant de déchets
Tant de fumées, tant de rejets
Ami, pitié pour nos forêts 
Pour nos cours d’eau, pour nos marais
S’il te plait !  Ô  S’il te plait !


 Le plus beau jour de ma vie
chosalires (2014)

 
Quel est le plus beau jour de ta vie ?
J’hésite…
         Car tous les jours sont beaux
                   Mais je crois que le plus beau jour de ma vie, c’est…
Demain
Car aujourd’hui est plus beau qu’hier mais bien moins que demain…

 


L'art
Poésivresse  (2002)
 
Quand l’art est soumis
C’est l’art       bin
Quand l’art est triste
C’est l’art       moyant
Quand l’art est bien constitué
C’est l’art       chitecte
Quand l’art est digeste
C’est l’art       tichaud
Quand l’art est despote
C’est l’art       bitraire
Quand l’art est dépassé
C’est l’art       chaïque
Quand l’art est noble
C’est l’art       istocrate
Quand l’art est calculé
C’est l’art       ithmétique
Quand l’art est payant
C’est l’art       gent.
 
Mais quand l’art est un cri d’Amour
C’est l’art       tout court.
 

A nos compagnons (chanson)
(Poèmes chantés 1993)

Merci à vous les compagnons
A qui je demande pardon
Vous qui dés le premier matin
Avez suivi notre chemin
Animaux d’ailleurs ou d’ici
Que vous soyez grands ou petits
Des eaux, des mers, terres ou maisons
Vous n’êtes bêtes que de nom.

On vous a chassés de vos terres
On s’est nourris de votre chair
On s’est vêtus de votre peau
On s’est assis sur votre dos
Sacrifiés au nom de la science
Abandonnés pour les vacances
Ou bien tués pour le plaisir
Combien comptez-vous de martyrs ?

Amis nous avons oublié
Qu’à l’aube de l’humanité
Avant de devenir humains
Aussi nous marchions sur les mains
Amis qui depuis cent milles ans
Avez fait rêver nos enfants
On vous a volé la tendresse
Pour un os ou une caresse.

On vous a trouvé des vertus
Lorsque les hommes nous ont déçus
Sûr qu’on vous a fait de la peine
Pourtant vous ignorez la haine
Amis soumis à notre loi
Vous nous avez pris pour des rois
Et nous qu’avons nous fait de vous
Amis esclaves à nos genoux ?

Si nous allons au paradis
Amis y viendrez vous aussi ?
De vous on a tant profité
Plus que nous vous le méritez
Merci à vous les compagnons
A qui je demande pardon
Vous qui dés le premier matin
Avez suivi notre chemin.

L'âge de l'ordinateur (chanson)
(Poèmes chantés 1993)

J’n’ai pas connu l’âge de pierre
J’n’ai pas connu l’âge du feu
L’âge du bronze et l’âge du fer
Mais j’ai connu beaucoup mieux.
Cromagnon si tu rev’nais
T’aurais plus b’soin d’avoir peur
Parc’que tu te retrouv’rais
A l’âge de l’ordinateur.
« Et c’est quoi ce machin là ? »
C’est une chose qui sait tout faire
Même ce que t’imagines pas
Un truc extraordinaire.
Bien plus grand et bien plus fort
Que tes copains dinosaures
P’têtre même qu’il est plus calé
Que ceux qui l’ont inventé.
Il sait rire, parler, jouer
Etre l’ami des enfants
Et quand il s’met à bosser
Crois moi il n’fait pas semblant.
Cromagnon nous sommes sauvés
Plus de peine et de labeur
Enfin nous sommes arrivés
A l’âge de l’ordinateur.
« Oui mais dis moi ton machin
Il peut même faire le bonheur ? »
Là mon vieux tu vas trop loin
C’n’est pas encore l’âge du cœur.
 

L'araignée et le cafard
Fablueux  (2000)


 

Un cafard était triste, il avait le cafard
Rejeté de partout, mal aimé, malheureux
Il se sentait bien seul dans ce monde si cruel.
C’est alors qu’une voix, toute douce, l’appela.
C’était une araignée suspendue par un fil.
«  Viens chez moi mon ami, tu es le bienvenu
Les autres t’ont chassé hé bien moi je t’accueille
ma maison est ouverte à tous ceux qui sont seuls
à ceux qu’on ne veut plus, ceux qui cherchent une famille
viens chez moi bel insecte, dans ma divine secte… »
le cafard, très flatté qu’on lui parle si beau
qu’on s’inquiète de son sort, qu’on lui veuille du bien
poussa la porte rose et vit de belles choses :
une toile bien tissée, des perles de rosée
Le tout étincelant aux rayons du soleil.
Le cafard s’avança, converti et confiant
Il grimpa sur la toile et y resta collé.
Quelques instants plus tard, l’araignée l’a mangé.
Notre cafard aurait mieux fait de se méfier
Car si les araignées tissent des toiles de dentelle
Ce n’est pas pour faire beau mais pour leurs escarcelles.
Les marchands de bonheur vivent de leurs commerces.


 

Bébé (chanson)
(Poèmes chantés 1993)
 
Le bébé qui dort
Au chaud dans son lit
Ne sait pas encore
Comment va la vie
Bébé ne sait pas
Que la vie est dure
Bébé n’y pense pas
Il s’en fout c’est sûr.
Le bébé qui dort
N’a pas de souci
Ce coquin de sort
Est trop vieux pour lui
«  Au banc de l’école
Tu iras longtemps
T’auras la rougeole
T’auras mal aux dents. »
Bébé dort toujours
Il a bien le temps
Les bébés sont sourds
Aux ragots des grands.
« Tu travailleras
Pendant quarante ans
Pour avoir de quoi
Nourrir tes enfants. »
Les vieux causent beaucoup
Ils sont ridicules
Dans son lit bien doux
Bébé fait des bulles.
« Et si tu survis
T’auras la retraite
Mais des cheveux gris
En haut de la tête. »
Bébé n’entend pas
Les vieux rabougris
La vie on y croit
Dans son monde à lui
Dans ce monde étrange
Près du paradis
Bébé rit aux anges
Et leur dit « MERCI. »

Bisous
(Poèmes caustiques en couleurs 1996)
 
Bisous, bisous
On s’aime beaucoup
Bisous machin
Bisous machine
Bisous voisin
Bisous voisine
Bisous, bisous
Un peu partout
Même si on ne s’aime pas du tout
Bisous, bisous
Pour faire plaisir
Bisous, bisous
Pour faire semblant
Bisous de joie
Ou de Judas
Les bisous n’en finissent pas.

Ce con de temps
(Poèmes caustiques en couleurs 1996)
           
Une ride de plus
Un printemps de plus
Une bougie de plus
Et ce con de temps
Qui avance tout le temps.
 
On s’habitue aux rides
On sourit au printemps
On ne compte plus les bougies
Et ce con de temps
Qui avance tout le temps.
 
On trouve du charme aux rides
Et les printemps charmants
On laisse les bougies aux enfants
Et ce con de temps
Qui avance tout le temps.
 
On ne voit plus les rides
On espère le printemps
On met une bougie par dix ans
Histoire de tuer le temps
Et ce con de temps
Qui avance tout le temps.

Chocolat
Poésivresse  (2002)
 
S’il est un mets fort délicat
Qui du palais flatte les sens
Sans doute est-ce toi Ô chocolat
Tu as bien cent longueurs d’avance.
 
On caresse ta peau de velours
On te salive avec amour
Du paradis tu as l’odeur
Et de la merde la couleur.
 
Tu fais rêver petits et grands
Tu fais fantasmer les gourmands
Tu fais chavirer tous nos sens
Et grimper l’aiguille des balances.
 
Ô chocolat, festin de roi
Le monde serait triste sans toi
Où tu passes tu sèmes la joie
Les aigreurs et les crises de foie.
 
Le chocolat, à fortes doses
Comblerait le manque d’affection
Alors au train où vont les choses
Faudra en bouffer des camions…


 Cité (chanson)
(rap’sodies 1998)
 
J’habite là dans la cité
C’est ma vie, mon univers
Je pourrais vous réciter
Son histoire en prose, en vers
J’habite là dans la cité
J’y fréquente des gars supers
On a des capacités
Mais pas trop de bonnes manières
J’habite là dans la cité
Etre faible s’y paye très cher
Faut de l’efficacité
Ou alors faut changer d’air.
J’habite là dans la cité
C’est un monde vraiment cruel
Pour plus de véracité
Le malheur y est réel
J’habite là dans la cité
Les braves gens ne la voient pas
Comme frappés de cécité
Ils passent en pressant le pas
J’habite là dans la cité
C’est mon école de la vie
Ma foi y fut suscitée
A l’autel de ses murs gris
J’habite là dans la cité
Résigné j’attends le pire
Je manque de sagacité
J’n’arrive pas à m’en sortir.
J’habite là dans la cité
Il s’y passe des choses étranges
Dans ce bain d’opacité
C’est dur de trouver des anges
J’habite là dans la cité
Des fois les keufs s’y ramènent
Pour vol ou complicité
Ils m’embarquent avec des chaînes
J’habite là dans la cité
Quand tu me dis « garde espoir ! »
Dis, pourrais-tu me citer
Des raisons pour moi d’y croire ?
J’habite là dans la cité
J’y serai encore demain
Pour les raisons précitées
Je n’ai pas d’autre chemin.


Combien ça coûte ?
Poésitif (2000)
 
Supprimer la misère, combien ça coûte ?
Rien.
Supprimer les guerres, combien ça coûte ?
Rien.
Supprimer l’injustice, combien ça coûte ?
Rien.
Supprimer la solitude, combien ça coûte ?
Rien.
Supprimer l’exclusion, combien ça coûte ?
Rien.
Supprimer le racisme, combien ça coûte ?
Rien.
Alors c’est quoi qui coûte ?
Le premier pas.
 

L’abeille et la guêpe
Fablueux  (2000)
 
 

 
L’abeille est travailleuse, subtile, intelligente
C’est un grand alchimiste, un génie butinant
Qui connaît tout des fleurs et distille un nectar
Que l’homme et ses savants ne sauraient fabriquer.
La guêpe est différente pourtant elles se ressemblent
Car vêtues toutes les deux de pyjamas rayés
Avec des bandes jaunes aux couleurs du soleil.
Oui mais la guêpe est bête, cruelle et paresseuse
Elle mange le miel des autres car elle ne sait rien faire
Elle dort dans un taudis car pas assez maligne
Ni assez courageuse pour construire un essaim.
Pourtant la guêpe s’en tire, elle n’est pas malheureuse
Elle n’a pas d’état d’âme et se moque des honneurs
Elle vit, ça lui suffit et profite des autres
Sans se donner de mal, sans chercher à bien faire.
On peut même la confondre avec la noble abeille
Auquel cas elle a droit à des honneurs volés
Mais on peut, à cause d’elle, chasser la pauvre abeille
Qu’on pourrait bien confondre avec cette tricheuse.
Elle n’est pas folle la guêpe qui s’en tire à bon compte.
C’est ainsi dans la vie, il y a ceux qui font
Et puis ceux qui profitent de ce que font les autres.



L’escargot et la limace
Fablueux  (2000)













 







Un escargot marchait, sa maison sur le dos.
Il se portait fort bien, la vie l’avait gâté.
Il n’était pas très riche mais pas pauvre non plus.
Il suivait son chemin sans rien prendre à personne
Et quand le soir venait, au chaud dans sa coquille
Il faisait de beaux rêves jusqu’au prochain matin.
Un jour il rencontra une drôle de créature
Lui ressemblant un peu mais sans le logement.
« Je m’appelle la limace » lui dit la sans  logis.
« On vous a expulsée ? » Demanda l’escargot.
« Pas du tout mon bon prince, la vie m’a faite ainsi
Je suis une sans coquille et nous sommes des millions. »
Notre gastéropode s’en trouva fort ému.
« Que puis-je faire pour vous ? Votre état me chagrine. »
« Hébergez-moi ce soir car la nuit sera fraîche. »
« Comme vous y allez, ma coquille est petite. »
« En se serrant un peu ça devrait bien coller. »
« Ma coquille est petite et vous êtes des millions.
Je ne peux accueillir toute la misère du monde
Je regrette vraiment, au revoir et bonne chance. »
La limace s’en alla, déçue, en se disant
Qu’il vaut mieux naître riche que pauvre et démuni.
 


L’étranger a une sale tête
(Poèmes caustiques en couleurs 1996)
 
L’étranger a une sale tête
Qu’elle soit jaune ou noire
Qu’elle soit bleue ou verte
L’étranger a une sale tête
Il mange notre pain
Il prend notre travail
Il regarde nos filles
Il est la cause de tous nos maux
Avant qu’il vienne
Tout était beau…
L’étranger a une sale tête
Heureusement, il a bon dos.


Un honnête homme
(Poèmes caustiques en couleurs 1996)
 
Un honnête homme vivait tranquille
Dans un pays civilisé
Il acquit une automobile
Et puis se mit à la rouler
Au volant de cet instrument
Notre honnête homme vivait content
Et découvrit, cheveux au vent
Que le monde était beau et grand
Puis notre honnête homme a appris
En traversant les carrefours
A parler le langage choisi
Qui fleurit sur tous nos parcours
« Avance, hé patate ! Enfoiré !
Hé ! Ho ! pépère, secoue tes fesses
Espèce de connard, enculé !
Hé la mamie, remue ta graisse ! »
Un honnête homme c’est bien tranquille
Mais pas dans une automobile.

Je te salue soleil (chanson)
(Poèmes rythmés 1994)
 
Je te salue soleil
Qui revient chaque jour
Car la vie se réveille
Quand tu es de retour.
 
Je te salue soleil
Nous ne sommes rien sans toi
Ta lumière nous balaye
Et éclaire nos pas.
 
Je te salue soleil
Petit grain d’univers
Toi qui, sans qu’on te paye
Nous chauffe et nous éclaire.
 
Je te salue soleil
Qui fait briller la vie
Et pendant nos sommeils
Illumine nos nuits.
 
Je te salue soleil
qui égraine les secondes
et qui garde en éveil
la machine du monde.
 
Et si un jour, soleil
Fatigué tu t’éteins
Comme une étoile trop vieille
Belle sera notre fin.


 
La chenille et le papillon
Fablueux  (2000)
 



Une chenille rampait sur la branche d’un arbre
Grignotant tristement quelques feuilles en passant
La vie d’une chenille, ce n’est pas palpitant…
A quelques pas de là, un joli papillon
Aux couleurs éclatantes voletait dans les airs.
Très heureux et très fier, il se posait parfois
Sur les fleurs les plus belles dont il humait l’arôme.
Le beau papillonnant, voyant notre rampant
Se posa à coté et lui parla ainsi :
«  Comme ça doit être triste d’être ce que tu es !
Ta vie est misérable tu ne profites de rien
Tu ne vois pas le monde, tu ne voles pas dans l’air
Tu ignore la beauté et le parfum des fleurs
J’ai de la peine pour toi, je voulais te le dire. »
«  Ne t’inquiète pas pour moi, tu as peu de mémoire
Car tu devrais savoir qu’avant d’avoir des ailes
Les plus beaux papillons ont rampé comme moi.
Tu es peut-être beau mais tu es éphémère.
Profite bien des minutes car elles te sont comptées
Et sache, divin insecte en habit d’apparat
Que la plus grande richesse est d’avoir un avenir
Le mien est à venir et le tien dépassé.


La goutte d’eau
(Poèmes cosmiques en noir et blanc 1996)
 
Une goutte d’eau vivait tranquille
Dans une mer immense
Le soleil un jour l’a appelée
Elle est montée, légère
Le long d’un rayon de lumière
Puis a suivi
Au gré des vents
La procession des nuages blancs
Un grand coup de tonnerre
L’a projetée à terre
Elle s’est mise à dévaler
Par monts et par vaux
De cascades en ruisseaux
Et de rivières en fleuves
Caressant les fleurs des champs
Abreuvant les gosiers secs
Irriguant forêts et plaines
Lavant tout sur son passage
Puis lassée de tant d ‘aventures
Elle est retournée chez sa mer
Rien ne se perd.

La marguerite
(Poèmes caustiques en couleurs 1996)
 
On s’aime…
Un peu
On s’embrasse
Beaucoup
On s’enlace
Passionnément
On fait l’amour
A la folie
On se marie
Pas du tout
On s’aime
Un peu
Et ça recommence…
L’amour tient à peu de chose
Un pétale de plus
Un pétale de moins
Sur la marguerite du destin.

La poésie 1
Poésivresse  (2002)
 
La poésie ? Je n’y comprends rien.
C’est normal, tu n’écoutes pas.
Que dois-je écouter ?
Les mots.
Quels mots ?
Les mots de la poésie, hé, pardi !
Et comment puis-je les écouter ?
En les lisant.
Mais quand je les lis, je n’y comprends rien.
C’est normal, il faut lire entre les mots.
Mais il n’y a rien entre les mots.
Justement, tu y mets ce que tu veux, c’est ça la poésie.
 
 
La poésie 2
Poésivresse  (2002)
 
La poésie
Qu’on ne comprend pas
Est réservée à ceux
Qui ne comprennent rien à
La poésie.
 
 
Derrière la poésie
Poésivresse  (2002)
 
Derrière la poésie
Il y a des mots.
Et derrière les mots ?
Il y a des rêves.
Et derrière les rêves ?
Il y a des êtres.
Et derrière les êtres ?
Il y a la vie.
 
Et derrière la vie ?
Il y a le mystère.
Et derrière le mystère ?
Qu’est ce que ça peut te foutre ?
            Regarde devant toi !


La première chanson
(Poèmes cosmiques en noir et blanc 1996)
 
Qui a inventé la musique ?
La mer, je crois
Qui a chanté la première fois ?
Le vent sans doute
Qui a écrit la première note ?
Le sable peut-être
Qui a fait la première chanson ?
Un animal
Qui marchait sur ses pattes arrières
Un soir
Il s’est mis à crier
De joie
De peine
De peur
Et on a tous repris en chœur…


La société
 (Poèmes caustiques en couleurs 1996)
 
Y a dans la France
Trop de violence
 
C’est la faute à la société
 
Dans nos écoles
Les profs s’affolent
 
C’est la faute à la société
 
Y a dans les rues
Des gosses perdus
 
C’est la faute à la société
 
Y a plus de ciel bleu
Dans nos banlieues
 
C’est la faute à la société
           
Y a plus d’travail
C’est la pagaille
 
C’est la faute à la société
           
Les flics ont peur
Même à plusieurs
 
C’est la faute à la société
         
Y a plus d’Amour
Dans nos faubourgs
 
C’est la faute à la société
 
Au fait c’est quoi la société ?
 
Des démissions à satiété.


La solitude (chanson)
(Poèmes chantés 1993)
 
Seul dans la vie
Seul sans bonheur
Seul dans son lit
Seul quand on meurt
Comme en prélude
A la douleur
La solitude
Blesse nos cœurs.
Seul dans la foule
Seul dans la nuit
Seul quand on coule
Seul dans l’ennui
Du Nord au sud
Elle nous fait peur
La solitude
Blesse nos cœurs.
Seul dans son âme
Seul dans le vent
Seul quand on rame
Contre courant
D’incertitudes
En non-valeurs
La solitude
Blesse nos cœurs.
Seul tous les jours
Seul sous son toit
Seul sans Amour
Seul avec soi
En altitude
En profondeur
La solitude
Blesse nos cœurs.
Seul avec ceux
Qu’on ne voit pas
Seul au milieu
Et seul sans toi
Par habitude
Ou par malheur
La solitude
Blesse nos cœurs.
 

L’Amour (chanson)
(Poèmes chantés 1993)
 
De Juliette en troubadours
De Roméo en princesses
Nous avons chanté l’Amour
Et le chanterons sans cesse
L’Amour qui repeint les yeux
Aux couleurs de la tendresse
L’Amour qui conjugue à deux
Le plaisir et les caresses.
 
L’Amour fait tourner la tête
Il est semblable à l’ivresse
Quand on a trop fait la fête
Quand on a le cœur en liesse
Mais il rime avec toujours
Et c’est là que le bas blesse
L’Amour ne dure pas toujours
Il est comme la jeunesse.
 
De routines en habitudes
D’égoïsmes en maladresses
L’Amour perd de l’altitude
Et s’adonne à la paresse
Mais quand L’Amour a vieilli
Il n’a pas changé d’adresse
On peut toujours avec lui
Se refaire une jeunesse.
De Juliette en troubadours
De Roméo en princesses
Nous avons chanté l’Amour
Et le chanterons sans cesse.



 Le bon Dieu
         (Poésies 1992)
          
         Dis papa, c’est qui l’bon Dieu ?
         Ça mon vieux c’est pas coton
         T’aurais pas une autre question ?
          Dis papa, c’est qui l’bon Dieu ?
         Là mon vieux tu exagères
         Demande donc ça à ta mère !
         Dis papa, c’est qui l’bon Dieu ?
         C’est lui qui créa le monde
         Toi et moi, enfin tout le monde.
         Dis papa, c’est qui l’bon Dieu ?
         Je n’sais pas, c’est compliqué,
         Ma mère me disait toujours
         Qu’il a inventé l’Amour
         Mais c’est dur à expliquer.
         Dis, ça sert à quoi l’bon Dieu ?
         Ça aide bien, surtout les vieux
         Avec lui la mort passe mieux.
         Dis, ça sert à quoi l’bon Dieu ?
         Mais à vivre après la vie
         Retrouver dans l’au-delà
         Nos parents et nos amis
         Pour toujours enfin je crois.
         Dis, ça existe le bon Dieu ?
         Oui, bien sûr, je te l’ai dit
         T’imagine la vie sans lui ?
         Sans la vie après la vie ?
         Pas de méchants ni gentils
         Et pas de bien ni de mal
         Et pourquoi les cathédrales ?
         Plus de rêves ni poésies
         Rien qu’un monde de fourmis.
         Alors t’y crois au bon Dieu ?
         Oui, bien sûr, j’y crois mon vieux
         Même si je l’oublie un peu
         Sinon pourquoi ce ciel bleu
         Et cette lumière dans tes yeux ?
                

Le bâtard et la puce
Fablueux  (2000)
 

 
Un bâtard trimbalait son hirsute carcasse
Au milieu des quartiers les plus bas de la ville.
Il jour il rencontra au détour d’une poubelle
Une puce qui l’appela et lui tint ces propos :
«  Mon ami, veux tu bien que je grimpe sur ton dos ?
Que je me réfugie au chaud dans ton pelage ?
Je suis seule et j’ai froid et l’hiver se rapproche. »
Le bâtard, généreux, comme le sont tous les pauvres
Accepta et la puce prit le bâtard en marche.
Ils devinrent depuis lors deux êtres inséparables
La puce avait bien chaud dans sa maison de poils
Et le bâtard perdu, rejeté de partout
S’était fait une amie qui ne le quittait plus.


Le dinosaure et l’ablette
Fablueux  (2000)

 
 

Un dinosaure immense, grand comme une montagne
Traversait la campagne en cherchant un point d’eau.
Le beau monstre avait soif car il faisait très chaud.
Il vit une petite mare et s’y pencha pour boire.
En se désaltérant il entendit une voix.
C’était celle d’une ablette, une petite créature
Habitant cette mare que le gros avalait.
«  Hé ! Vas-y doucement ! Laisse-moi un peu d’eau. »
S’écria le poisson aussi fort qu’il le put.
Le dino fut surpris, il regarda la chose
Il n’avait jamais vu un être aussi petit.
«  Comment est ce possible d’être aussi minuscule ?
Qui t’a donc faite ainsi ? Serais tu une erreur ?
La nature qui t’a faite avait elle toute sa tête ?
De quelle famille es tu ? De celle des moins que rien ? »
«  Je ne suis qu’une ablette et cela me suffit
Le fait d’être géant n’est pas un avantage. »
A ces mots, quelque chose percuta la planète
Provoquant un désastre à nul autre pareil.
 Le dino en mourut avec ses congénères
Tandis que dans la mare, malgré l’eau bouillonnante
L’ablette et sa famille frétillaient comme avant.
Quand le ciel tombe sur terre, il frappe d’abord les grands
Et les petits survivent bien souvent aux puissants.


Adam et Eve (chanson)
(Chansons 1996)
 
Je m’appelle Adam
Toi tu t ‘appelles Eve
On est seul au monde
Avec un serpent
Qui nous vend du rêve
Et un Dieu qui gronde.
Je m’appelle Adam
Toi tu t ‘appelles Eve
On n’a pas d’maman
On n’a pas d’papa
On n’a pas d’enfant
Mais on en fera.
Je m’appelle Adam
Toi tu t ‘appelles Eve
On n’a pas l’moral
On s’ennuie tout seul
Et quand ça va mal
Alors on s’engueule.
Je m’appelle Adam
Toi tu t ‘appelles Eve
Qu’est-ce qu’on pourrait faire
Pour se passer l’temps ?
Le monde est désert
Y a juste un serpent.
Je m’appelle Adam
Toi tu t ‘appelles Eve
Pour briser l’ennui
Changer d’horizon
J’ai créé ceci
Ça s’appelle chanson.
Pour te dire Oh Eve !
Que la vie est brève
Que le monde est fou
Mais que je m’en fous.


Le temps (chanson)
(Poèmes chantés 1993)
 
Le temps fout le camp
Trop vite à mon goût
Je n’ai pas le temps
De rire avec vous.
Le temps met les bouts
Et ne m’attend pas
Comment voulez vous
Que je reste là ?
Je presse le pas
Je passe sur tout
Le temps n’attend pas
Le comprenez-vous ?
Je sais que partout
Le temps qui s’en va
Se moque de tout
Se moque de toi.
Ne t’arrête pas
Et cours avec nous
Le temps qui s’en va
Nous a rendus fous.
Et qui êtes vous
Vous qui restez là
Planté comme un chou ?
Allons laissez moi.
Il ne répond pas ?
Tant pis après tout
Le temps n’attend pas
Le bonjour chez vous...
Mais pourquoi je prends
Mes jambes à mon cou ?
Au fond j’ai le temps
Causons, voulez vous ?


Le trou
Poésitif (2000)
 
On se fait secouer.
C’est normal, notre route est jalonnée de trous.
Ah bon ?
Un trou pour procréer
Un trou pour naître
Un trou pour se nourrir
Un trou pour évacuer
Un trou pour entendre
Un trou pour voir
Un trou pour sentir
Un trou pour respirer
Il faut un trou pour passer de l’extérieur vers l’intérieur
                                   Ou de l’intérieur vers l’extérieur
Il faut un trou pour passer de la vie vers la mort
                                   Ou de la mort vers la vie
Il faut un trou pour passer de la nuit vers la lumière
                                   Ou de la lumière vers la nuit
Le trou est la base de l’humanité…
Et à la fin, nous finissons dans le trou, dans le trou noir.
 
Et qu’est ce qu’il y a au fond du trou ?
Je ne m’en souviens plus.
Pourquoi, tu l’as su ?
Oui mais j’ai un trou.


Les autres
(Poésies 1992)
 
C’est dur de supporter les autres
Avec eux de tout partager
C’est déjà dur avec les nôtres
Alors les autres, vous pensez…
Les autres c’est vraiment l’enfer
Ils envahissent notre espace
A pleins poumons respirent notre air
Et veulent nous prendre notre place.
Pourtant si nous n’avons plus rien
Si nous avons peur de la nuit
Et qu’ils nous tendent alors la main
Les autres c’est le paradis
Les autres c’est dur à supporter
Surtout quand on peut s’en passer
Les autres c’est dur de s’en passer
Quand on a besoin d’être aidé…
Les autres c’est vraiment l’enfer
Les autres c’est le paradis
Mais nous ne pourrons rien y faire
Les autres et nous c’est pour la vie.


Les bébêtes
(Poèmes caustiques en couleurs 1996)
 
C’est le minou à sa maman !
C’est le toutou à son papa !
C’est la mimi à sa mémé !
C’est la poupoune à son pépé !
Et nos bébêtes sans façon
Supportent nos manques d’affection
Et accompagnent gentiment
Les gens qui n’aiment plus les gens.
 

Les vieux (chanson)
(Poèmes chantés 1993)
 
Les vieux ont peur de la nuit
De la mort et de l’oubli
Ils avancent à petits pas
Les vieux ne se pressent pas.
Ils ont le temps d’arriver
Leur sentier est escarpé
Et les vieux le savent bien
C’est le bout de leur chemin.
Les plaisirs, les jours heureux
Sont derrière, loin derrière eux
On ne refait pas l’histoire
Les matins ont tous un soir.
Mais bien qu’il se fasse tard
Les vieux gardent encore l’espoir
De gagner un peu de temps
De voir le prochain printemps.
Doucement s’en vont les vieux
Sans un mot, sans un adieu
Toi et moi nous resterons
Et des vieux nous deviendrons
Il n’y a pas à pleurer
Et encore moins à en rire
Le bonheur d’avoir été
Vaut bien un jour de partir.
 

Limite
Photos montage sur isorel  (2006)
 
Il n’y a pas de limite
L’espace et le temps
n’ont pas de limite
La bêtise et la haine
n’ont pas de limite
Dieu merci
L’Amour n’a pas de limite
Ça limite les dégâts…


Musique (chanson)
(Poèmes chantés 1993)
 
Je te salue musique
Plus vieux de tous les arts
Donne-nous la réplique
Chante-nous tes mémoires.
« Et Dieu créa la mer »
Fut ton premier morceau
Que tu jouas sur l’air
Des clapotis dans l’eau.
 
Je te salue musique
Plus vieux de tous les arts
Donne-nous la réplique
Chante-nous tes mémoires.
Bien avant la parole
Tu nous faisais chanter
Avant qu’en nos écoles
Nous apprîmes à parler.
 
Je te salue musique
Plus grand de tous les arts
Surtout quand tu fabriques
Beethoven ou Mozart.
Tu adoucis les mœurs
Tu élèves notre âme
Tu réchauffes nos cœurs
Et fais danser nos dames.
 
Je te salue musique
Plus beau de tous les arts
Lorsque mes yeux me piquent
Pour une chanson d’espoir.
Musique sans qui les sons
Ne sont que ce qu’ils sont
Et qui nous fait moins cons
Le temps d’une chanson.
 

Noël est mort   (chanson)
Mélodyssée 1 (2001)
 
Ça fait deux milles ans
Qu’il existait
Et qu’il rythmait
Nos rêves d’enfants
Oui mais voilà
Son âme s’est tue
Ou plutôt on
Ne l’entend plus
Il ne nous reste
Que les paillettes
Quelques chansons
Et le folklore…
Noël est mort.
 
Il n’est plus né le
Divin enfant
Il est parti
Crécher ailleurs
Elle n’est plus sainte
La douce nuit
Plus solennel
Le vieux minuit
Il ne nous reste que le sapin
Artificiel
Et le décor…
Noël est mort.
 
On a échangé
Le chérubin
Contre un barbu
Vêtu de rouge
Dont se moquent même
Les enfants
Et qui trimbale
Dans sa hotte
De faux cadeaux
Remplis de vent
Vides en dedans
Mais beaux dehors…
Noël est mort.
 
Quand la fête s’achève
Que reste t - il ?
La gueule de bois
Et un grand vide
A quoi nous servent
Tant de cadeaux
S’il manque toujours
Celui qu’il faut ?
Bon père Noël
La prochaine fois
Amène-moi un
Noël vivant.

Nostalgie   (chanson)
Mélodyssée 1 (2001)
 
Nostalgie, nostalgie
Quand on regarde derrière
Nostalgie, nostalgie
Quant à demain on préfère hier
Quand l’espérance ressemble à une photo jaunie
Quand on ne danse que sur de vieilles mélodies
Nostalgie, nostalgie
On ne revient pas sur ses pas
Nostalgie, nostalgie
On ne recommence pas l’aventure
Ça sert à quoi de regretter ?
On ne revit pas le passé
Les plus beaux jours sont à venir…
 
Nostalgie, nostalgie
Ça fait du bien les souvenirs
Nostalgie, nostalgie
Nos mémoires ne gardent que le bon
Il ne reste en nos cœurs que les journées bénies
Les visages de ceux qu’on a beaucoup aimés.
 
Nostalgie, nostalgie
Ça fait du bien, ça fait du mal
Nostalgie, nostalgie
Ça fait du mal de se rappeler
Ça sert à quoi de regretter ?
On ne revit pas le passé
Les plus beaux jours sont à venir…
 
Nostalgie, nostalgie
Comme une rengaine d’autrefois
Nostalgie, nostalgie
Tu frappes ceux auxquels le temps fait mal
Ceux qui ont l’âme fragile et le cœur à la traîne
Ceux qui ne savent plus regarder vers devant.
Nostalgie, nostalgie
Ne pourrais-tu pas t’inverser ?
Nostalgie, nostalgie
Et nous faire regretter l’avenir ?
Nous faire regretter l’avenir…

On est passé (chanson)
(Chansons 1996)
 
On est passé
Sans rien y voir
Des jours pressés
Aux jours en retard
On est passé
Sans rien y voir
Des champs de blé
Aux chants d’espoir.
On est passé
Sans rien y voir
Des jours d’été
Aux hivers noirs
On est passé
Sans rien y voir
Des matins gais
Aux heures du soir.
On est passé
Sans rien y voir
De l’arrivée
Au grand départ
On est passé
Sans rien y voir
Sans s’arrêter
Sans se faire voir.


On s’habitue
Poésitif (2000)
 
A la télé j’ai vu…
Compère, qu’as tu vu ?
Des enfants affamés
Des enfants décharnés
Des enfants sans amour
Des enfants disparus
On s’habitue, on s’habitue…
 
A la télé j’ai vu…
Compère, qu’as tu vu ?
Des femmes empaquetées
Sous des voiles de honte
Des femmes moins bien traitées
Que les chiens de la rue
On s’habitue, on s’habitue…
 
A la télé j’ai vu…
Compère, qu’as tu vu ?
Des innocents battus
Torturés, massacrés
Pour une raison d’état
Ou autre cause perdue
On s’habitue, on s’habitue…
 
A la télé j ‘ai vu…
Compère, qu’as tu vu ?
Cent milles cas de misère
Cent milles âmes brisées
Cent milles espoirs perdus
Et je n’ai pas tout vu…
On s’habitue, on s’habitue…
 
Et devant ma tété…
Compère, qu’as tu vu ?
Un con qui s’habitue.
 


Origines (chanson)
(rap’sodies 1998)
 
Je ne sais pas trop d’où je viens
Je ne descends pas des gaulois
Je viendrais d’un pays lointain
Un pays chaud enfin je crois
Je ne descends même pas de l’arbre
On n’en trouve pas dans le désert
J’n’ai pas d’ancêtres sous le marbre
De vos jolis petits cimetières
Je suis juste le fils de mon père.
 
Je ne sais pas trop d’où je viens
J’ai du naître dans le béton
D’un quartier chaud, gris et malsain
Dans une zone sans horizon
J’n’ai pas d’arbre généalogique
Mon nom n’est pas dans vos grimoires
Inconnu sur la place publique
Je n’fais pas partie d’votre histoire
Mes origines c’est pas ici
Mes origines c’est plus là-bas
Des origines je n’en ai pas.
 
Je ne sais pas trop d’où je viens
Je ne sais pas mieux où je vais
Je vais au vent, au vent mauvais
Mes origines ce sont ces niches
Que t’as construites dans les banlieues
Que ne fréquentent pas les riches
Et qui foutent tant la trouille aux vieux
J’aurai peut-être un gosse demain
Alors laisse-moi prendre racines
Qu’il puisse avoir des origines.


Petit voici ton héritage (chanson)
Mélodyssée 6 (2006)
 
Petit voici ton héritage
Une terre brûlée, une terre souillée
Petit voici ton héritage
Des mers blessées, des mers vidées
Petit voici ton héritage
Des cœurs blasés, des âmes usées
Petit voici ton héritage
Un air vicié, un ciel percé
Petit voici ton héritage
Une caisse vidée, des impayés
Petit voici ton héritage
Des yeux voilés, des fleurs séchées
Petit voici ton héritage
Des champs de ruines, des champs minés
Petit voici ton héritage
Un monde trop noir, en panne d’espoir.
Petit voici ton héritage
Des enfants nus, les mains tendues
Petit voici ton héritage
Beaucoup d’esclaves, autant d’exclus
Petit voici ton héritage
Ici la guerre, là la misère
Petit voici ton héritage
Des riches plus riches, des pauvres plus pauvres
Petit voici ton héritage
Un monde injuste malgré la science
Petit voici ton héritage
Si tu peux fais en bon usage
Petit voici ton héritage
Il te faudra bien du courage
Petit voici ton héritage
Et je t’en demande pardon


Petit (chanson)
Mélodyssée 4  (2005)
 
Un petit qui souffre ici
Un petit qui meurt là-bas
Un petit battu ici
Un petit qui tend les bras
Un petit derrière un mur
Un petit que l’on torture
Et moi, avec mes petits soucis…
 
Un petit que l’on maltraite
Un petit que l’on exploite
Un petit qui doit se taire
Un petit à qui on ment
Un petit dont on abuse
Un petit qui nous attend
Et moi, avec mes petits soucis…
 
Un petit qui fait la guerre
Un petit qui la subit
Un petit sans père, ni mère
Un petit bien trop petit
Un petit qui nous appelle
Un petit qu’on n'entend pas
Et moi, avec mes petits soucis…
 
Un petit seul sans espoir
Un petit sans horizon
Un petit qu’on ne veut voir
Un petit que l’on oublie
Les petits sont des millions
Dans un monde de petits
Et moi, avec mes petits soucis…
 
Un petit qui manque de tout
Un petit qui crève de faim
Un petit qui dort dehors
Un petit qui ne joue pas
Un petit qui ne rit pas
Un petit qui meurt petit
Et moi, avec mes petits soucis…


Poésie (chanson)
(Poèmes chantés 1993)
 
Poésie t’es un art idiot
Pourquoi fais tu chanter les mots ?
Tu pourrais parler simplement
Ainsi que le font tous les gens
Pas moyen de dire ce qu’on veut
Sans marier les sons entre eux.
Poésie qui t’a inventée
Quel fou a donc eu cette idée ?
 
«  Le fou je crois que c’est le vent
Les rivières et les océans
Qui déjà se parlaient en vers
Avant que l’homme ne vint sur terre. »
Poésie qui t’a inventée
Quel fou a donc eu cette idée ?
Poésie tu ne sers à rien
De toi on se passerait bien.
 
Poésie t’es un art idiot
Pourquoi fais tu chanter les mots ?
Tu pourrais parler simplement
Ainsi que le font tous les gens
«  Pourtant aux mots je peux faire dire
Ce que les mots ne savent écrire
Sans moi qui chanterait la rose
Et qui ferait parler les choses ? »
 
Poésie t’es un art idiot
Quand tu t’exclames tu en fais trop
Poésie qui t’a inventée
Quel fou a donc eu cette idée ?
«  Le fou je crois que c’est le vent
Les rivières et les océans
Ecoute-moi donc avec le cœur
Et tu comprendras ton bonheur. »


Prière
Poésivresse  (2002)
 
Mon Dieu, si tu m ‘entends
Rends-moi meilleur…
Vous avez toutes les chances d’être exhaussé.
Pourquoi ?
Vous ne demandez pas grand chose…
 
 
Fait divers 1
Poésivresse  (2002)
 
Fait divers
Fée d’hiver
Fais dix verres !
Fait d’hiver
Fais dix verts !
Fée dit: « ver »
« fais ! » dit vert
fée dit :  « verre »
fais dix vers !
c’est fait.
 
 
Fait divers 2
Poésivresse  (2002)
 
Un enfant assassiné
Une vieille dame attaquée
Une banque dévalisée
Une voiture encastrée (ses occupants en purée)
Un cycliste écrasé
Une maison incendiée (ses occupants grillés)
Un malade mal soigné
Un jugement mal jugé
Un coupable relâché
Un innocent emprisonné
Défaite du PSG…
 
Oh non ! Pas ça !


Si c’est le hasard (chanson)
(Chanson 1995)
 
Si c’est le hasard qui a bâti la vie
Si c’est le hasard qui fait les jours, les nuits
Si c’est le hasard alors je lui dis merci.
Si c’est le hasard qui fait rire les enfants
Si c’est le hasard qui fait les Noëls blancs
Si c’est le hasard alors il est vraiment grand.
Si c’est le hasard qui a construit l’Amour
Si c’est le hasard qui fleurit nos parcours
Si c’est le hasard qu’il soit béni pour toujours.
Si c’est le hasard qui a fait le ciel bleu
Si c’est le hasard qui fait briller tes yeux
Si c’est le hasard il est vraiment merveilleux.
Si c’est le hasard qui fait rêver les gens
Si c’est le hasard qui fait souffler le vent
Si c’est le hasard il doit être très puissant.
Si c’est le hasard qui a fait le soleil
Si c’est le hasard qui brille là dans le ciel
Si c’est le hasard il ne peut qu’être éternel.
Si c’est le hasard qui a bâti la vie
Si c’est le hasard qui fait les jours, les nuits
Si c’est le hasard alors je lui dis merci.


Si j’étais
Poésitif (2000)
 
Si j’étais un oiseau mazouté, je haïrais l’homme.
Si j’étais un bébé phoque massacré, je haïrais l’homme.
Si j’étais un poulet élevé en batterie, je haïrais l’homme.
Si j’étais une biche criblée de chevrotines, je haïrais l’homme.
Si j’étais un chien de laboratoire, je haïrais l’homme.
Si j’étais un taureau dans l’arène, je haïrais l’homme.
Si j’étais une baleine harponnée, je haïrais l’homme.
Si j’étais un veau aux hormones, je haïrais l’homme.
Si j’étais un poisson en eau polluée, je haïrais l’homme.
Si j’étais un lion en cage, je haïrais l’homme.
Et si tu étais un homme ?
Comme j’aimerais les bêtes !
 

Tag (chanson)
(rap’sodies 1998)
 
Le monde est triste, le monde est gris et nous on s’y ennuie
La ville a ses bandes dessinées, ses bandes organisées
On a plein de choses à vous dire, on va vous les écrire
Tague moi la vie, tague moi le ciel, dessine mille soleils
On n’fait pas d’la littérature, on n’fait pas d’la peinture
On n’écrit pas des romans roses, on n’écrit pas d’la prose
Si tu n’comprends pas ce langage t’as qu’à tourner la page
Tague moi les murs, ce sont nos livres, tague moi le mal de vivre !
Tague la vie
Tague le ciel
Dessine s’y
Mille soleils…
Le monde a mal, le monde est dur ça se voit sur les murs
Les grandes villes ont des verrues ça s’entend dans les rues
Nos cités sont en mal d’amour et les bourgeois sont sourds
On deal un peu, de temps en temps, il nous faut de l’argent
Même si vous nous prêtez vos murs faut acheter la peinture
Les Cromagnons taguaient les grottes, au fond c’était nos potes
Tague la galère des gens d’ta race, faut bien laisser des traces…
Tague la vie
Tague le ciel
Dessine s’y
Mille soleils…
Le monde a froid, le monde a peur, il manque de couleur
T’inquiète pas, pendant que tu dors on te soigne le décor
En illuminant tes murs tristes on t’rappelle qu’on existe
Tague le béton pour plus le voir, peints le couleur espoir
Tu regardes les yeux horrifiés tes façades maculées
Tu n’comprends pas c’que ça veut dire, je vais te le traduire
Faut nous sortir de la galère si tu n’veux pas la guerre.
Tague la vie
Tague le ciel
Dessine s’y
Mille soleils…


Le taureau
Poésitif (2000)
 
Je suis un taureau
Condamné à mort
Pour vous faire plaisir
Pour vous belles dames
Qui battez l’éventail
Et qui vous pâmez
Devant ce guignol
Tout empailletté
Qui me fait danser
Pour mieux m’achever.
C’est un art, paraît-il ?
Dieu qu’il est délicat
Que vous avez bon goût.
Aïe ! J’ai terriblement mal
Une épée vient d’entrer
Juste derrière mon cou.
Ça va finir, tant mieux.
Ah, au fait, savez-vous
Pourquoi les taureaux n’organisent
Jamais de fêtes
Où ils feraient mourir
Un homme pour leur plaisir ?
Tout simplement parce que
Les taureaux sont intelligents
Et qu’ils respectent la vie.
Adieu mesdames, adieu messieurs
Celui qui va mourir vous salue
J’espère ne pas vous avoir déçus.
 

Un grain de sable (chanson)
(Poèmes rythmés 1994)
 
Un grain de sable
Dans le désert
C’est négligeable
A quoi ça sert ?
Et moi je suis
Un grain de sable
Aussi petit…
Et moi je suis
Un grain de sable
Aussi petit
Aussi minable.
Un grain de sable
C’n’est vraiment rien
Mais c’est capable
D’aller très loin
Lorsque le vent
Pousse la porte
Et puis l’emporte…
Ils se ressemblent
Les grains de sable
Et ils nous semblent
Tous semblables
Mais leurs couleurs
Des fois varient
Y en a qui brillent…
Y en a qui sont
Un peu plus gros
Un peu plus ronds
Un peu plus beaux
Oui mais au fond
Chacun diffère
Même ceux qui font
Le fond des mers
Ils sont comme nous
Jamais pareils
Sous le soleil…
Un grain de sable
C’n’est vraiment rien
C’est misérable
C’est moins que rien
Mais plein de grains
Font des déserts
Et l’univers…
Petit mais fier
C’est incroyable
Et c’est super
Un grain de sable.
Quand se rassemblent
Les grains de sable
C’qu’ils font ensemble
Est formidable
Les grains de sable
Au fond c’est nous
Rien et beaucoup.
 

La vache folle et le raton laveur
Fablueux  (2000)

 
 
 
Une vache ruminait dans une vaste prairie
Elle était fort malade, c’était une vache folle
Elle tremblait de partout, ses jours étaient comptés.
Un jour elle rencontra un jeune raton laveur
Qui lavait sa pitance au bord de la rivière.
«  Que vous arrive t-il ? » dit le raton surpris
«  Vous avez la tremblante et votre œil est si terne. »
«  Je vais mourir bientôt, ces farines pourries
Ont troué ma cervelle, ça ne se guérit pas. »
«  Dans quel monde vivons-nous ? Vous êtes une victime
De la folie des hommes et de leurs inventions
Moi je ne risque rien, je prends mes précautions
Comme vous pouvez le voir je lave mes aliments
Je suis un écolo, je veux vivre longtemps. »
«  Etes-vous bien certain que vos mesures suffisent ?
J’ai entendu ce soir les fermiers du village
Dire que notre rivière était empoisonnée. »
A ces mots le raton se senti ballonné
En plus il vit flotter à la surface de l’eau
Un poisson mort, tout gris, déjà décomposé.
Si on détruit la terre, la mer et puis les airs
Adieu les illusions, même les prudents mourront.
 

Violons (chanson)
(rap’sodies 1998)
 
Entends-tu ces sanglots longs
Qui nous étonnent ?
Qui traversent le béton
Et qui résonnent ?
Qui chantent en toutes saisons
Pas qu’en automne ?
Qui entend ces violons
A part personne ?
Qui écoute cette chanson
Si monotone ?
Ces cris qui donnent des frissons
Et rendent aphone ?
Derrière les murs des prisons
L’amour déconne
La raison perd la raison
Et abandonne.
Entendez-vous ces sanglots longs
Tristes et monotones ?
Derrière les murs des violons
C’est pas gai l’automne.
Entends-tu ces sanglots longs
Qui nous étonnent ?
Qui traversent le béton
Et qui résonnent ?
Qui chantent en toutes saisons
Pas qu’en automne ?
Qui entend ces violons
A part personne ?
Qui écoute cette chanson
Si monotone ?
Ces cris qui donnent des frissons
Et rendent aphone ?
Derrière les murs des prisons
L’amour déconne
La raison perd la raison
Et abandonne.
 

Vive les femmes !

Poésivresse  (2002)
 
Vive les femmes !
Les femmes au pouvoir !
Vous en faites un peu trop.
Pas du tout, vive les femmes !
Qu’ont elles de plus que nous ?
TOUT ! Et en plus, elles donnent la vie.
Vive les femmes !
A trop en faire, vous savez ce qu’il arrivera ?
Non.
Les hommes deviendront des femmes.
Tant mieux, ça ne me fait pas peur.
Alors, qu’est ce qui vous fait peur ?
Que les femmes deviennent des hommes.


 
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